« Se dégage du diplôme d’Elisabeth Lincot une qualité prismique, donnant de l’espace une vision déclinée en de multiples facettes qui tout en ne s’excluant pas, découpent au sein de la réalité un spectre de visions singulières et complémentaires.
Passant allègrement du dessin à la gravure et de la céramique au modelage au fil de fer, chaque nouvelle perspective aménage un chemin d’accès au réel.
A la manière du personnage de l’admoniteur des tableaux de la Renaissance qui invite de regardeur à pénétrer dans la scène représentée, une figurine de taille humaine assise au sol contemple trois paysages accrochés au mur face à lui.
Plus loin, les yeux bandés, un second personnage en céramique erre parmi un mur constellé d’une infinité de têtes d’oiseaux.
Tout au long du parcours, des saynettes et conversations inter-espèces et méta-médium se nouent.
Une manière, à la suite de l’anthropologue Philippe Descola attaché à récuser le dualisme simpliste nature/culture, d’envisager une « écologie des relations » plus complexe et incarnée, à redéfinir au coup par coup, selon les perspective que chacun, spectateur attentif aux résonances de matières et de formes, saura identifier et recomposer au sein de l’univers polyperspectiviste de l’artiste, riche et grouillant de vie comme l’est la nature même. »
Ingrid Luquet-Gad